Friday, April 01, 2005

Un petit peu de français pour changer

Et oui, ça fait un moment qu'Audrey Grosso Modo m'invite à approuver de quelques lignes le titre de mad scientist dont elle m'a affublé sur ce blog. Ah...
On revient des montagnes, ou il faisait frais et meme pluvieux le dernier jour. Et il a aussi plu à Bangalore hier soir, une grosse averse d'une dizaine de minutes qui a considérablement adoucit la température. Ca fait donc une semaine qu'on est sorti de la fournaise, et ça fait énormement de bien.

Ce matin, un voisin perché sur son toit s'est lancé dans une dispute avec une femme installée sur le balcon de l'immeuble voisin, rouspétant d'une voix tonnante dans un mélange d'anglais et de kannada. Il était 8 heures. Et c'est ainsi qu'on redécouvre les joies de la ville indienne après ces quelques jours dans les montagnes si calmes.

Ooty se veut un peu la Suisse de l'Inde, ils y font même du chocolat. Les abords directs de la petite ville sont assez touristiques et certains sites y ont été développés en parcs de loisirs très kitchs. Mais il y a de petits quartiers sympas perchés sur les collines de conifères et d'eucalyptus, et surtout la fraîcheur qui a poussé les colonisateurs britanniques à s'installer ici. On s'est promené dans les montagnes où alternent les alpages, les forêts de mimosa et les plantations de thé. Les champs de thés sont magnifiques: les buissons y sont organisés en petits ilôts séparés par des sentes; de loin on voit une sorte de puzzle. Les planteurs y utilisent les mimosas comme des parasols biologiques: le thé pousse à l'ombre des arbres pendant la saison sèche, mais dès que la mousson arrive, toutes les branches feuillues des mimosas sont élaguées pour permettre une croissance accélérée des buissons de thé. On a vu la pesée de la récolte du matin: les ramasseurs de feuilles, des femmes pour la plupart, sont payés au poids. Ils arrivent à gagner entre 85 et 100 roupies par jour, moins de 2 euros.

Cette excursion nous a donné une bonne leçon: s'il on veut voyager serein ici, mieux vaut avoir une réservation ferme de tous les moyens de transport nécessaires. Sinon, on s'expose à des visites multiples dans les gares locales, à une course effrénée au contrôleur, à une lutte pour se frayer un passage dans l'émeute de l'embarquement, et surtout à l'incertitude d'arriver finalement à bon port. Avec des billets confirmés, on ne souffre que des retards de train et des voisins de bancs soûls.

Dans trois semaines, on sera de retour en Europe, avec un programme chargé: une semaine a Vienne, une semaine a La Rouine, et une semaine a Paris qui culminera avec mon oral CNRS le 10 mai. On va aussi changer nos visas pour des visas de chercheurs: on a finalement reçu nos autorisations de recherche du gouvernement indien! Il n'aura fallu que 5 mois pour traiter mon cas et 1 an pour celui de Mlle Grosbonhomme...

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